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 Time is wasting; Etsuko.

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Etsuko
Etsuko
Civile saiks


Féminin
Messages : 37
Localisation : Non disponible.

Dossier ninja
Niveau: 0
Renommée effective ?: Oui
Renommée: Inconnu


Time is wasting; Etsuko. Vide
MessageSujet: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptyMer 23 Jan - 18:54
WHO ARE YOU ?





Time is wasting; Etsuko. Explosion1 Time is wasting; Etsuko. Kokyuu Time is wasting; Etsuko. Steamvs


    Nom & Prénom: Ketsueki Etsuko, anciennement Pandora.
    Surnom: Le Cauchemar.
    Âge actuel: 54 ans.
    Date de naissance: Un 22 février.
    Lieu de naissance: Kioku Gakure, Yuki nô Sato.
    Village: Nuke-Nin.
    Rang: Civil.
    Affinité: Pas d’affinité.
    Taille: 1m85.
    Poids: 55kg

    Vertu: Sagesse.
    Vice: Imprévisibilité.



I LOOK LIKE...


    Ce n'était sans doute pas la première fois que vous voyiez un shinobi, où une dans le cas ici présent, au physique moins naturel que l'avait toujours été la norme. Les couleurs de cheveux étranges, les griffes, ou encore les crocs, vous en aviez vu, et je m'avancerais même jusqu'à dire que cela ne vous impressionne plus guère. Mais il y a ici quelque chose de dérangeant chez Etsuko. Quelque chose de troublant, plus difficile à expliquer que si elle avait été elle aussi un de ces monstres. Du moins, lorsqu'elle prend la peine de vouloir se montrer au grand jour sous ses traits véritables; et non pas selon d'autres aspects bien moins reluisants. Laissez-moi donc prendre le temps de vous la présenter sous sa plus simple apparence.

    D'un point de vue général, il serait difficile de dire le contraire: morphologie humaine et relativement bien proportionnée, deux yeux, un nez, une bouche, un corps symétrique, non, Etsuko n'est pas plus différente de vous que le serait un autre humain, du moins à première vue. Ses cheveux couleur ivoire aux reflets argentés, presque blancs - loin des étranges couleurs de cheveux que peuvent aborder certains shinobis - et relativement longs n'inspirent absolument rien d'anormal. Mais pourtant, vous pouvez l'avouer: quelque chose ne va pas. Il y a quelque chose qui vous trouble, qui vous perturbe, mais vous n'êtes pas capable d'analyser ce que c'est. Votre pensée primaire vous hurle intérieurement: « Ses yeux, c'est ses yeux qui ne vont pas. ». Mais êtes-vous certains que votre conscience est infaillible? Êtes-vous certains qu'elle n'ait pas autre chose qui inspire ce sentiment malsain de ne pas pouvoir la cerner? Il faudrait parfois que vous doutiez un peu de vous-même, être noyés dans votre arrogance vous perdra. Mais puisque vous tenez tant à vous dire que ses yeux sont la source du problème, alors parlons de ses yeux. Un seul terme s'impose de lui-même: Vides. Comment décrire autrement? Le seul mot qui permet de qualifier ses yeux est « vide ». Sans doute est-ce dû au fait que, il y a quelques années de cela, Etsuko, qui était borgne, s'est volontairement crevé le deuxième œil. Rares sont ceux qui ont pu voir réellement son visage, souvent caché par un large capuchon, où simplement par ses cheveux d'argent sauvagement placés de manière à ce que son portrait abîmé par le temps et les affrontements demeure insolemment difficile à voir. Peut-être cela vous trouble encore plus, d'être devant cette aveugle dont les traits se soustraient aux regards extérieurs? Elle est ainsi: Hypnotique, pénétrante même. Comme si elle savait vous sonder en vous observant, sans même vous voir, comme si, en tournant son visage durci par des années difficiles sur votre misérable carcasse humaine, elle savait déjà tous vos secrets, et même plus encore, ce que vous n'osiez même pas imaginer. Mais comment deviner si elle sait vraiment ce qu'elle semble savoir? Son faciès est plus inexpressif encore qu'un rocher lisse, un rocher blanc comme du marbre, masqué sans cesse. Impossible d'y déceler une once d'émotion là-dedans. Vous voyez, on y arrive: il n'y a pas que ses yeux, si vous tenez tant à dire qu'ils ne sont pas normaux. Mais mis à part ces deux choses-là, je ne crois pas qu'il y ait autre élément qui puisse vraiment vous troubler, sur son visage du moins. Oh, si. Peut-être ses balafres, lorsqu'elle fait mine de relever le visage où de retirer ses longs cheveux de devant ce dernier. Il est vrai qu'elle est constellée de stigmates d'un passé particulièrement violent, ce qui a tendance à repousser plus d'un homme ayant espéré croiser un agréable minois, alors qu'elle vous semblait si jolie lorsque vous aviez vu, de loin et de dos, sa silhouette.

    Passons maintenant à son corps. La première chose frappante dès lors que l'on s'y intéresse un peu, c'est la pâleur morbide de sa peau: un cadavre semblerait revenir d'un mois de bronzage intensif à côté d'elle. Cette pigmentation anormale est due à une maladie génétique, probablement liée à la consanguinité dans sa famille, et fortement comparable à celle que possèdent les albinos si ce n'est qu'elle n'a pas hérité des yeux rouges, bien qu'on puisse en douter vu l'atroce altération qu'a subi cette partie de son visage. Etsuko a simplement de cette couleur de peau maladive et de cheveux très clairs. La deuxième chose, c'est sa masse musculaire. Quiconque l'ayant connu quelques années auparavant, lorsqu'elle errait au sein de Kumo Gakure no Sato, aurait été incapable de la reconnaître tant ses formes se sont développées ainsi que ses muscles. Mais le temps a continué de s'écouler, et après avoir décidé de renoncer aux arts Shinobi, la Bête a perdu de sa superbe pour reprendre une allure plus douce et fragile. Loin de cette frêle jeune fille qu'elle fut il y a fort longtemps, ce squelette, tout aussi loin de cette bête, cet animal sauvage, que vous auriez peur de caresser afin d'assurer la survie de votre bras, et ce que vous soyez une brute ou un enfant, la jeune femme est devenue une simple créature dont l'élégante silhouette ne pourrait inspirer autre chose que de la sympathie. Elle mange très peu, en revanche, et déteste ça, de toute manière, que ça vous déplaise ou non. Inutile de vous demander d'où peut-elle tenir son endurance dès lors qu'il s'agit de marcher des jours durant, traversant milles monts et vaux pour transmettre sa sagesse: moi-même je n'en sais rien. En ce qui concerne ses habitudes vestimentaires, l'ex Kunoichi se montre plutôt atypique, distincte des autres. Elle peut tout aussi bien se montrer dans une tenue traditionnelle japonaise, un long kimono lui couvrant entièrement le corps, comme dans une robe, de couleur crème ou noire la plupart du temps, et excessivement raffinée. Elle porte en général ses kimonos pour les cérémonies, où ses devoirs officiels, afin de ne pas bousculer les codes d'une société à son grand désarroi. Ses robes sont, quant à elles, plutôt réservées pour ses sorties plus privées, ses voyages; toutes les raisons sont bonnes afin d'éviter le port d'un lourd et large kimono, trop peu pratique pour se déplacer durant de longues heures à travers les paysages de ce vaste monde. Elle porte également des getas très hautes faîtes de bois en général, si elle n'est pas pieds nus. Vous sentez cette impression de différence se préciser? Allons donc, pourquoi? Nous n'en sommes qu'à sa simple apparence, la couche la plus superficielle de cet être aussi imparfait que vous pouvez être modestes.




I AM WHAT I AM




    Ainsi, aviez-vous pensé que derrière ce physique qui vous dérange tant, se cachait une de ces psychopathe schizophrénique au rire pseudo-démentiel, le genre de personne qu'on rencontre partout ces derniers temps? Bien sûr que non. Etsuko est bien pire qu'une psychopathe. Bien pire que tous ces petits voyous vengeurs qui pullulent comme la vermine en ces heures nouvelles. Mais ça, vous ne le saviez pas encore; et puis peut-être suis-je en train de vous faire gober d'inutiles mensonges, rien que pour avoir le plaisir de vous terrifier alors qu'elle n'est qu'une innocente demoiselle blasée de son existence. Mais il est aussi possible que je vous dise la vérité. Où se situe la limite entre l'illusion et le réel? Vous savez, c'est plutôt jouissif de vous voir vous questionner ainsi sur la véritable identité de cette jeune femme. Alors laissez-moi au moins vous conter ce que j'ai envie de vous dire sur elle. Libre à vous de me croire ou de me traiter de menteur; vous êtes maîtres de vous-même, et libres de penser ce que vous souhaitez. Où peut-être pas, finalement.

    Si vous la pensiez hystérique, bavarde, voir complètement allumée et allumeuse comme certaines filles de nos jours peuvent l'être, je vous arrête immédiatement. La décadence a atteint son âme d'une manière bien moins conventionnelle, et surtout moins bien acceptée au sein de la société. Si physiquement vous pouvez la comparez à un animal, mentalement, c'est pareil. Non pas qu'elle ne réfléchisse pas, car il est évident qu'elle analyse les choses avec une minutie parfois exacerbée. Je devrais dire plutôt qu'elle est très attentive à ce que lui indiquent ses sens, et qu'elle de montre peu bavarde. À vrai dire, elle ne parle jamais, pour être plus précis encore. La kunoichi n'aime pas exposer sa vie, ni même ses choix, son passé. Parler signifie pour elle se déverser en inutiles plaintes qui ne feraient que l'attrister encore plus qu'elle ne pouvait déjà l'être. En règle générale, elle ne prend la parole que pour transmettre sa sagesse et son expérience à ceux qui le nécessitent et le méritent. Oui, sur ce sujet, il fallait bien avouer que Etsuko avait beaucoup évolué depuis qu'elle avait commis son immense erreur: la peur et la mort n'étaient plus un jeu, ni un moyen. Elle fuyait la maladie et la mort, traumatisée par un crime qui fut celui de trop. Mais passons sur ce détail. Etsuko, qui n'avait aucune motivation à proprement parler et absolument aucun esprit d'équipe, en louve solitaire, n'a bien changé sur cet aspect. Elle a un profond respect pour ses semblables et tire un enseignement de chaque rencontre, mais demeure pourtant incapable de s'attacher à quiconque, craignant que, par son choix définitif de ne plus se servir de ses dons, elle ne soit trahie sans être en mesure de sauver sa peau. Plus elle peut agir seule et plus elle le fera. Une exception seule à cette règle: Namida, son jumeau. Elle le considérait comme une partie d'elle-même, et il semble être l'unique personne à qui elle a pu accepter de partager quelque chose, si ce n'est simplement un peu de temps, sans doute parce qu'il est sa seule famille encore «existante», et ce donc, la seule personne en qui elle accorde un peu de confiance dans ce monde où tout est si pitoyablement faible et irréel. Maintenant mort, l'irascible femme semble plus seule que jamais dans son errance à travers le monde. Elle montre pourtant une volonté nouvelle à défendre ses valeurs et son utopie pacifiste, n'ayant plus que les mots pour retransmettre des souvenirs sanglants; aussi paradoxal cela puisse paraître. Car Etsuko méprise ouvertement la guerre et la mort, et bien souvent, elle semble avoir de la pitié pour les autres. Enfin, la notion de pitié est relative; car ce n'est pas cela qui lui fera changer ses objectifs afin de sauver la vie d'un être. On pourrait la croire égoïste, ce qui n'est pas faux. En revanche, la vagabonde porte un intérêt sans pareil aux autres êtres humains, et surtout à ce qu'ils ont vécu. Chaque histoire, chaque passé renforce ses connaissances et sa sagesse; la seule richesse qui reste désormais à cette femme âgée.

    Etsuko ne se met jamais en colère. Jamais. Votre sourcil se lève. Seriez-vous étonnés par cet esprit détraqué au calme effrayant? Inutile de le nier, je sais tout de vous, contrairement à ce que vous pouviez imaginer. Je ne suis pas cette psychopathe; et nous parlons d'elle. Mais la question n'est pas là, je vous sommerai d'arrêter de m'interrompre, qu'au moins je puisse terminer de vous dire ce que je dois vous dire. Depuis les tragiques évènements survenus à Yuki, la demoiselle renie toute colère, toute rage d'elle-même, ayant compris son pouvoir destructeur que, de toute évidence, elle ne sait pas maîtriser. Cette femme n'a aucun honneur pour elle-même, ne comprend pas la notion de honte. Vivre éloignée des regards des autres l'a forgée comme une bête sauvage, solitaire et efficace. Elle se contrefout d'absolument tout ce que pourraient penser les autres d'elle, et n'a aucun scrupule ni aucune morale. La notion de Bien et de Mal est inexistante dans sa tête, et une poétique manière d'illustrer cela serait sans doute de souligner son habitude au cannibalisme, qui cependant n'est due qu'aux coutumes de sa famille ainsi qu'à son métabolisme très particulier. Pourrait-on souligner d'autres éléments de la personnalité de cette charmante femme? Sans hésitation, il faudrait mentionner sa froideur sans pareil avec les autres, bien qu'elle se soit adoucie depuis quelques années. Elle ne souhaite plus se lier avec quiconque, trop aigrie par la douleur de la perte d'un être cher. Et parfois, cela peut s'avérer plutôt gênant. Souvent, elle semble admirer les plus doués des combattants, se remémorant des souvenirs d'antan avec passion, ou peut-être avec amertume. Impossible de le savoir. Mais bon, au final, qu'importe que je vous dise tout cela? Sans doute avais-je perçu votre naïveté, et vous avez cru à mes mensonges depuis le début? Quels délicieuses victimes vous êtes...



MY LIFE


    ▌« Ils étaient jeunes, quand tout ça s'est produit. Oui, je n'aurai jamais pu penser que ces deux malades mentaux auraient pu réussir un exploit pareil après seulement huit ans d'existence. Certains mettent plus de quarante ans à tenter un coup, et échouent. Mais eux, en huit ans de vie, avaient réussi ce que je n'aurai jamais pensé possible. Je suis certain que c'est de leur faute, tout ça. Cela ne peut être qu'eux.

    Ce ne furent que de simples morceaux, des rumeurs, qui m'ont permis de connaître mieux ce qui s'était vraiment passé. Mais je me rappelle que pour la première fois, à Kioku no Kuni, eut lieu un évènement tragique et traumatisant pour tous. Ce village avait toujours été paisible, épargné par les malheurs de la guerre, parce que peu de gens extérieurs, mis à part les marchands, connaissaient son existence. La famille Ketsueki était l'une des familles les plus connues du village, mais pas des plus appréciée. Froids, distants, ils étaient les aristocrates au milieu de la bourgeoisie, et faisaient peu parler d'eux, ne désirant pas d'attention particulière. On racontait que leurs deux enfants, Namida et Etsuko, des faux-jumeaux aussi nobles que l'étaient leurs géniteurs, ne se rendaient pas même à l'Académie, et suivaient leur formation Shinobi sous la tutelle de leurs parents. Ce n'était qu'une rumeur, mais je ne les avais jamais vus aller à l'Académie de Yuki, et ils n'avaient passé aucun examen, à en croire l'absence de bandeau qui les avait trahis. Mais je reprends donc mon récit.

    Régulièrement, un commerçant du Village se rendait dans leur demeure pour leur apporter la nourriture dont ils avaient besoin. Mais par plusieurs jours qu'il voulut livrer ses produits, personne ne lui ouvrit. Personne n'était là, visiblement. Peut-être les Ketsueki étaient-ils partis quelques temps sans prévenir? Ce n'était guère poli mais ils n'avaient pas jugé bon sans doute d'annoncer leur départ temporaire au Village. Mais lorsqu'une semaine plus tard, aucune réponse n'était donnée, mais qu'en plus une immonde odeur se dégageait de la bâtisse, le village se décida à réagir, et l'on découvrit le grotesque spectacle qui se déroulait dans le manoir familial.

    Des corps étalés sur le sol. Une odeur de mort, des mouches. Beaucoup de mouches. Du sang séché, partout, sur les tapis et les tapisseries. Cela empestait de tous les côtés, comme si un massacre avait été commis ici, ce qui semblait être le cas. Je me rappelle ce frisson d'horreur qui m'a pris quand j'ai vu ce spectacle affligeant. Les cadavres des Ketsueki gisaient sur le sol. Massacrés, détruits, mutilés. Une expression qui filait la gerbe demeurait sur leurs visages, qui n'avaient pas été touchés par le Fléau ayant ravagé les lieux. Qu'était-il arrivé à ces pauvres gens qui n'avaient fait de mal à personne? Rien n'avait été volé chez eux, à en juger les nombreux objets de valeur qui étaient disposés un peu partout. Et personne ne se doutait encore de la vérité. Nous étions tous affreusement choqués par cet abominable spectacle.

    Les corps avaient tous été identifiés, mais seuls deux manquaient. Ceux des des jumeaux Ketsueki. Namida et Etsuko étaient introuvables, ni morts ni vivants. Cela avait renforcé le scepticisme des villageois. Les avait-on enlevés pour demander une récompense? C'était fortement possible. Les recherches se sont très vite lancées. Mais personne ne parvenait à les trouver. C'était comme si, soudainement, ils avaient totalement disparus de la surface de la Terre.

    Or, deux semaines après, une vieille dame finit par annoncer qu'elle connaissait le lieu où étaient cachés les deux enfants. Elle affirmait que le garçon, Namida, était arrivé couvert de blessures chez un vieillard, qui lui avait avoué l'avoir soigné, ignorant qui il était. Ce fut la folie à Kioku no Kuni. Branle-bas de combat, tous se dirigeaient déjà vers là où la grand-mère avait déclaré avoir vu les disparus. Mais ils n'y avait que le vieillard, un vieux nigaud à demi-sourd qui ne compris rien à ce que lui disaient les habitants du village.

    La vieille s'est faîte assassiner le lendemain. Comme l'avait été toute la famille Ketsueki: le corps mutilé, et le visage décomposé dans une expression immonde de terreur absolue. Mais personne ne sait ce qu'il est advenu des deux gamins. Cela fait huit ans maintenant qu'ils ont disparus, et que personne ne sait où ils sont, ni même s'ils sont en vie ou non. »

    Etsuko froissa dans sa main le papier où le témoignage de cet habitant de Kioku parlait un peu trop sur l'affaire Ketsueki. Sans doute faudrait-il le faire taire, un jour, pour assurer la sécurité de Namida et elle. La jeune fille méprisait ces autres mortels, incapables de rester fixés sur leur propre existence. Fallait-il toujours qu'ils jasent sur les autres sans cesse? A ceux qui ne savaient tenir leur langue, elle s'en était chargée pour eux. Oui, ces petits veinards, maintenant, ils connaissaient le même sort qu'elle. Sauf que ce n'était pas qu'un seul œil qu'il leur manquait, et que c'était de manière purement technique qu'ils se montraient incapables de prononcer autre chose que d'incompréhensibles baragouinages. Pourtant, depuis la disparition de Namida, elle ne prenait plus le moindre plaisir à offrir un peu de réalité aux hommes. En fait, elle n'avait de plaisir a rien. La jeune femme ferma son œil valide longuement, en repensant à ce jour, où elle l'avait vu pour la dernière fois.

    « Onee~Chan, je vais nous trouver un peu d'argent; il n'y en a presque plus. Repose toi, je reviens vite.»

    Namida. Ses cheveux sombres. Son visage si rassurant. Ses yeux. Ses deux yeux. Aussi bleus que ceux de la jeune femme. Namida, et sa peau blanche, Namida et ses paroles si douces. Si Etsuko avait su que ce serait la dernière fois qu'elle le verrait, sans doute aurait elle, malgré la forte fièvre qui lui prenait depuis quelques jours, essayé de le retenir. Elle lui aurait soufflé que son état empirait et qu'il fallait qu'il reste avec elle. Le mensonge n'était rien face à sa perte. Mais Etsuko ignorait qu'elle ne le reverrait pas. Alors elle s'était contentée de sourire, lorsqu'il a déposé un baiser sur son front brûlant, et a serré sa petite main frêle, sans même ouvrir ses paupières, épuisée par la fatigue et une maladie qui trainait trop a guérir. Au revoir, Namida. Même ça, elle n'avait pas pu lui dire. Un goût amer restait dans la gorge de la jeune femme, repensant à cette matinée, à ce dernier jour de bonheur avec lui. Maintenant, elle n'avait rien.

    Namida et elle avaient pris l'habitude d'aller régulièrement faire des missions ensemble, pour pouvoir payer le loyer de leur très modeste habitat, et de quoi se nourrir de manière correcte; même s'ils le faisaient à contrecœur. A dix-huit ans, sans aucune qualification mis à part pour le combat, ils n'avaient absolument aucune chance de trouver un emploi. Alors ils s'étaient résignés à devenir des shinobis et à servir un Village pour lequel ils n'avaient aucune valeur. Et comme il est bien connu que le malheur n'arrive jamais seul, il se fut accompagné de la faillite. De la faim. Et de cette foutue maladie qui empirait. Les jours suivant son départ, Etsuko eut beaucoup de mal à se maintenir en vie. Elle était parfaitement autonome; mais l'absence de son frère jumeau l'avait déprimée au point qu'elle ne faisait plus rien à part dormir, oubliant de se nourrir. Travailler pour son village aurait été la seule solution, mais seule, Etsuko n'y avait aucune envie. Et tout s'est enchaîné. Elle ne payait plus le loyer, et le peu d'argent qu'il lui restait disparut mystérieusement, probablement volé. La nuit, les rues sales et sombres. Cette vie était affreuse. Mais le plus affreux, c'était l'absence de Namida. Pourtant, son existence misérable changea radicalement lorsqu'elle reçut une lettre, de son frère, lui étant destinée.

    Cette ville apparaît dans mes rêves agités.
    Kioku no Kuni.
    Je t'avais promis de nous y ramener un jour. Je ne l'ai pas fait.
    J'y suis seul... Dans notre "lieu à nous"... Je t'attends... J'attends que tu viennes me voir. Mais tu ne viens pas. Alors j'attends, enveloppé dans un carcan de douleur et de solitude. Je sais que ce que je t'ai fait était terrible. Et que tu ne me le pardonneras jamais. J'aimerais pouvoir revenir en arrière, mais je ne peux pas. Je me sens si bête, si laid couché ici, à t'attendre... Chaque jour, je fixe les lézardes du plafond et reviens sur l'injustice de la situation...
    Le médecin est venu me voir. Il m'a dit que je pouvais passer quelques jours à la maison. Pas parce que je guéris. Mais c'est sans doute ma dernière chance...
    Tu sais bien ce que je veux dire...
    Je suis quand même content de rentrer. Tu m'as tellement manqué. Mais j'ai bien peur Etsuko. Peur que tu ne me veuilles pas à la maison. Quand tu viens me voir, je vois bien combien tu souffres... Je ne sais pas si tu me hais ou si tu as pitié de moi... Ou si je te dégoûte.... Je t'en demande pardon.
    Quand j'ai appris que j'allais mourir, je ne voulais pas le croire. J'étais toujours en colère et je m'en prenais à tous ceux que j'aimais le plus. A toi, surtout, Etsuko. C'est pour ça que je comprends si tu me hais. Mais je veux que tu saches une chose, Etsuko.
    Je t'aimerai toujours.
    Même si notre vie a dû se finir ainsi, je ne l'aurais manqué pour rien au monde. On a passé de si belles années ensemble.
    Mais cette lettre n'en finit plus, alors je te dis au revoir.
    J'ai demandé à l'infirmière de te la donner après ma mort.
    Je serais déjà mort quand tu la liras.
    Je ne peux pas te demander de te souvenir de moi mais je souffre à l'idée que tu puisses m'oublier. Depuis le début de ma maladie... Je te demande pardon pour ce que je t'ai fait... Je te dois tant et je n'ai pas pu te rendre la moindre petite chose. C'est pour ça que je veux que tu vives pour toi désormais. Occupe-toi de toi, Etsuko.
    Etsuko...
    Tu m'as rendu heureux.



    Troublée par ces mots, la jeune femme n'hésita pas à se rendre à Mizu no Sato, le pays de l'Eau. Dans cette lettre qu'elle avait reçu de son frère jumeau, il y mentionnait qu'il l'attendait dans leur "lieu-à-eux". Dans l'esprit de la jeune femme, cet endroit ne pouvait être autre que cet endroit ou ils avaient passé toute leur enfance ensemble. Le vaste Manoir Ketsueki, leur demeure familiale. Malgré les tensions qui régnaient entre les différents villages ces derniers temps, elle passa quelques jours au sein du Village caché de la brume, abusant de son physique de douce et aimable jeune femme pour dormir ailleurs que dans les misérables ruelles. Vous me direz: pourquoi, alors qu'elle souhaite se rendre à Yuki, était-elle allée à Kiri? En réalité, le pays des neiges était très reclus des autres, séparé par la mer, et mis à part au port de ce Village, la jeune femme ne trouverait aucun moyen de s'y rendre. Elle aurait pu user de ses dons héréditaires, mais elle craignait que la fatigue la prenne a mi-chemin, et l'issue en aurait fatale. Après avoir passé quelques temps à se reposer comme elle le devait, la jeune femme finit par trouver un vieillard qui acceptait de la conduire au pays des Neiges, ayant des marchandises à y livrer. La kunoichi accepta de faire le voyage avec lui, n'ayant guère le choix si elle voulait retrouver enfin son frère. Le vieil homme était très grincheux, et rouspétait sans cesse, mais c'était pour Etsuko la seule et unique manière de rejoindre Yuki car elle ne connaissait pas le chemin à prendre si par le plus malheureux des hasards, le maître du navire tombait à l'eau. Une fois arrivée, elle ne cacha pas sa joie d'enfin ne plus voir le petit papi au visage tout ridé et à la voix éraillée d'avoir trop fumé.

    Yuki nô Sato. Sa neige. Sa glace. Son froid mordant qui vous griffait ardemment le visage, sans jamais vous laisser de répit. Son vent, hurlant, qui vous empêchait de voir et d'entendre ce qui se passait autour de vous. Les moments passés là-bas furent éprouvants, par les conditions météorologiques tout d'abord, car elle avait pris l'habitude du climat orageux de Kumo qui n'était pas aussi hostile, mais également du fait que la jeune femme ne pouvait se permettre d'être vue, de crainte d'être reconnue, suite à l'affaire Ketsueki. Telle une bête sauvage, elle pilla amèrement dans les ressources de quelques villages reculés, principalement habités par des chasseurs, étant donné que toute autre activité triviale telle que l'agriculture où l'élevage était difficile à réaliser sur ce pays, pour subvenir à ses besoins en toute discrétion. Après avoir passé plusieurs jours à errer, sans retrouver son chemin, mais encouragée par l'idée de retrouver son cher et tendre Namida, son voyage s'acheva dès lors qu'elle arriva au manoir familial dans un piteux état. La kunoichi avait poussé la lourde porte d'entrée principale, qui laissa échapper un grincement sourd, lugubre, et entra dans la bâtisse abandonnée depuis des années. Son instinct ne lui avait menti: Il était là. En haut du large escalier en bois, comme s'il l'attendait depuis des lustres; fidèle statue de marbre qu'il était devenu jusqu'à l'arrivée de sa sœur. Namida n'avait pas changé. Ses cheveux noirs, aux reflets bleu nuit, encadraient son visage meurtri et fatigué. Mais il y avait quelque chose, dans son regard froid, qui avait changé. Quelque chose qui avait disparu. Et au fond, Etsuko savait très bien ce qu'était cette lueur qui manquait: le bonheur, la joie, l'affection qu'ils avaient partagés ensemble. Lorsqu'elle avait reçu la lettre de son frère, à Kumo, une pensée avait traversé son esprit. Et si son frère voulait reprendre le contrôle du Clan? Et pour cela, devait l'éliminer? A l'instant où la femme avait croisé le regard vide de son jumeau, elle n'eut plus un seul doute: tel que la jeune femme avait pu penser, il souhaitait reprendre les rênes de la famille. Et, dans la mesure où, comme Etsuko était la réelle détentrice du pouvoir, du fait qu'elle soit née quelques minutes avant lui, il devait mettre fin à ses jours afin d'être l'ainé des descendants encore en vie de la lignée.

    La scène s'était déroulée comme dans un théâtre. La mise en scène était quasi-parfaite. Les acteurs avaient revêtis leurs habits de lumière, la tension était palpable, les phrases s'enchainaient, comme si elles avaient été apprises par cœur. On avait presque envie de prendre une paire de lorgnettes en cuivre et de chercher où se cachait le public, autour des deux Shinobis.


    - Alors, Onee~Chan. Ça y est, tu as décidé d'accepter que le Clan ne te revient pas? susurra Namida, en la fixant de ses yeux froids, sans vie.

    - Tu sais pertinemment que la tutelle des Ketsueki m'appartient. se contenta de répondre sa sœur avec colère. Et c'était bien la première fois que, dans son petit cœur froid, Etsuko ressentait cette chaleur caractérielle qui remontait en elle, prête à exploser au visage de son traître de frère.

    - Alors tu sais comment cela se passe. Les meilleurs gagnent, les autres se soumettent. Il n'y a pas de place pour les faibles parmi nous. Souviens-toi de Papa et Maman... Tu finiras comme eux.

    Namida ricana d'une voix mauvaise, et, se tenant à la rambarde de l'escalier branlant, descendit, en prenant soin de poser ses élégants souliers sur le tapis rouge recouvert de poussière et de sang. Il jeta sa cape par dessus la rampe, la laissant retomber avec lenteur sur le sol abîmé, et défia sa sœur du regard. Ainsi, comment se déroulerait un combat entre deux personnes connaissant autant l'un de l'autre, et utilisant les mêmes techniques? En vérité, leur style de combat était très différent. Namida avait pris l'habitude de jouer sur la peur psychologique, de terroriser son adversaire, et de contrôler ses mouvements pour le faire sombrer dans la folie. Etsuko avait préféré se baser sur la peur physique et l'effet de surprise, en jouant sur la force brute et la métamorphose humaine. L'humain froid et intelligent contre la bête sauvage et furieuse. Ainsi, il faudrait un vainqueur. Et aucun n'aurait de pitié pour l'autre, bien qu'ils fussent terriblement liés par leur douleur. Ce fut la fille qui engagea les hostilités. Elle fixait Namida de son unique œil avec une hargne sans pareille, maudissant sa trahison. Les lèvres de la kunoichi se mouvèrent en silence, et elle se griffa le bras, de ses longs ongles, jusqu'à ce que son sang se mette à couler. Avec un sourire, elle sentit sa chair se mouvoir. Bun'Retsu, la division charnelle. De son épaule, sortait lentement deux mains, qui s'agrippaient à sa peau pour s'extirper, et deux humanoïdes, squelettiques, dont la peau semblait brulée à vif, sortirent de la blessure de la jeune femme pour se poster à ses côtés. En face, la même situation s'était produite. Quatre humanoïdes, strictement identiques dans leur horreur, et leurs maitres. Chacun des deux assaillants connaissait les stratégies de l'autre, il allait falloir innover. Etsuko savait que Namida allait essayer de la plonger dans une mortelle agonie, elle devait agir avant lui sans quoi elle ne pouvait pas garantir sa propre victoire. Sans que ses lèvres bougent, les deux humanoïdes de la jeune femme se jetèrent sur ceux de son frère, qui firent exactement le même mouvement. Ils bondissaient, soulevant l'amoncellement de poussière sur le sol, créant un petit nuage opaque. Cela suffit à Etsuko, qui, dans la confusion, disparut immédiatement de la vue de l'homme. Ce dernier, avec un sourire, se laissa littéralement avaler par le sol: son corps semblait se glisser lui-même sur le vieux bois. Mais n'avait-il pas encore fini, restant encore au niveau du tronc, qu'une affreuse créature, semblable à une araignée dotée de quatre pattes aussi tranchantes que des lames, et possédant une tête au niveau de l'entrejambe, bondit pour planter férocement ses pattes... Dans le sol. Le traître avait été plus rapide. Les deux humanoïdes de l'homme détournèrent leur attention des soldats de la femelle pour se jeter sur l'araignée, qui leur assena de violents coups avec ses pattes. Mais les humanoïdes d'Etsuko n'en menaient pas plus large. Namida était ressorti du sol, et enserrait leur visage pour les empêcher de respirer. La créature à quatre pattes poussa un cri et couru furieusement vers le shinobi. Elle bondit bestialement, et à la moitié de son saut, changea radicalement d'apparence pour prendre celle d'une poupée de porcelaine, au visage défiguré et au corps totalement désarticulé. La poupée donna un violent coup au visage de l'homme, qui lâcha les humanoïdes et repartit dans le sol. Tout s'enchainait très vite. Trop vite. Aucun n'avait le temps de réfléchir.

    La poupée semblait guetter le shinobi, ne pouvant deviner ou il se trouvait actuellement. Elle savait très bien comment faire pour le mettre hors d'état de nuire, cependant elle n'avait pas de quoi faire pour agir vite. Nulle autre solution que de combattre. Soudainement, une volée de Kunaïs surgit du plafond. Il était là-haut, et Etsuko devait à tout prix l'empêcher de se cacher dans l'environnement. La poupée plaça son bras devant elle pour protéger son visage des armes, les laissant se planter dans sa chair, et bondit vers le plafond, en reprennent son apparence d'araignée aux pattes tranchantes. Les kunaïs tombèrent sur le sol dans un cliquetis métallique, n'étant pas restés dans sa chair suite à son changement de forme. L'arachnide avait réussi son coup: ses pattes avant maintenaient le shinobi au plafond, plantées dans ses bras. Namida fit une grimace, mais ne se laissa pas faire. Son corps se fit soudainement mou, flasque, et se laissa choir sur sa sœur, l'enserrant, comme pour l'étouffer. Si Etsuko voulait s'en débarrasser, elle devrait se frapper elle-même... Bien réfléchi. Pourtant, un facteur inattendu prit part à ce sanglant affrontement. Le poids des deux êtres, accrochés au plafond à moitié détruit de la bâtisse, fit gronder la maison, avant qu'ils ne puissent sentir que leur appui se détachait. En une fraction de secondes, la bâtisse commença à s'écrouler dans un tonnerre assourdissant. Tout n'était que fumée, débris, ruines. Et lorsque le nuage dense de poussière s'effaça, il fut possible de voir la scène.

    Des décombres, partout. Et personne. Ni Etsuko, ni Namida. Rien ne bougeait. Un silence de mort suivait l'intense vacarme qui venait de résonner sur des kilomètres à la ronde. C'était angoissant. Terriblement angoissant. Le vent soufflait avec agressivité sur les lieux, éparpillant un peu plus le nuage. Tout à coup, une lourde poutre en bois, rongée par l'humidité, se mît à bouger, et fut jetée sur le côté. Un énorme monstre, ressemblant à plusieurs corps humains attachés entre eux, sortit des ruines, grimaçant. Enfin, ça ressemblait à une grimace, mais la chose était tellement monstrueuse que c'était peut-être un sourire. Immonde. Une fois sortie des débris, la créature repris sa véritable forme. Triste paradoxe de voir la toute petite et frêle Etsuko s'extirper des décombres; alors que son frère ne manifestait aucun signe de vie. Aucun? Réellement? Un hurlement étouffé parvint aux oreilles de la petite, qui se dirigea, avec difficulté, vers l'endroit où le cri se faisait entendre. Seul le visage de Namida était visible. Il était blême et toussait, mal en point. Quelque chose avait dû l'écraser, mais il était incapable de se sortir des décombres, n'ayant pas choisi de suivre la voie de la métamorphose comme sa sœur. Il la fixa, suppliant, émettant un râle; et sembla soulagé lorsqu'elle baissa la tête vers son visage, son visage vide de colère. Ses petites mains caressèrent sa peau, ses joues, et elle déposa un baiser sur son front avant de laisser ses mains enserrer son cou, sans la moindre once d'émotion. Le visage de son jumeau semblait stupéfait, comme s'il ne réalisait pas sa défaite. Comme s'il ne réalisait pas qu'il allait mourir. Et le dernier souffle de sa vie s'envola, paisiblement, au milieu de là où il était né. Là où il avait été heureux. Là où il avait vécu. Là où il avait tué. Là où il avait trahi. Son corps devint froid. C'était fini. Etsuko avait gagné. Mais à quel prix?

    La jeune femme mît quelques temps à réaliser ce qu'elle venait de faire. Elle observa longuement le visage sans vie de son jumeau, partagée entre le soulagement, la rage, et le désespoir. Quelle immense erreur elle avait commise là. Certes, elle était la chef de son clan, les très nobles et fermés Ketsueki. Mais je le répète encore: à quel prix? La douleur de perdre son frère était beaucoup trop forte pour la kunoichi. Les larmes roulaient le long de sa joue, glissant de son unique œil valide pour tomber sur les lèvres froides de Namida. Il lui était impossible de regarder en face son propre crime; le pire qu'elle ait pu commettre. Dégageant un peu la poutre, la Kunoichi se saisit d'un Kunai appartenant à son frère, et creva son unique œil valide. Vivre sans Namida, était comme vivre sans Lumière, et elle avait pris cette image au pied de la lettre.

    Pendant quelques temps, son corps eut des difficultés à s'adapter à sa cécité nouvelle, tel qu'il avait eu du mal lorsqu'elle avait perdu son premier œil. La kunoichi était restée dans les débris du manoir durant un moment, trop abattue pour souhaiter reprendre goût à la vie. Elle rumina longtemps sa rage, sa haine et son dégoût d'elle-même, devenue une toute autre personne suite a cet évènement. Le choc, probablement. Il était impossible pour la douce demoiselle au cœur meurtri de ne pas rendre un dernier hommage à son frère. Même consciente qu'il serait a ses côtés lorsqu'elle le souhaiterait, elle voulait faire plus. Il était très rare que les Ketsueki aient recours a ce pratiques entre eux, sauf en cas de décès d'un membre très important. Etsuko avait décidé qu'il s'agissait d'un Shinobi remarquable, même s'il était un traitre. Aussi atroce que cela puisse vous paraitre, la jeune femme le dévora. Elle était faible. Elle avait froid. Elle culpabilisait monstrueusement. Nombreuses étaient les raisons de son geste, et je vous rappelle que cette kunoichi possède des rituels et des croyances très différentes de celles partagées par beaucoup de Shinobi. Intérieurement, elle se promit qu'elle apprendrait à se changer en une forme unique, une forme monstrueuse, aussi tordue que leur relation au sein du Clan, aussi meurtrière qu'ils avaient pu l'être ensemble. Mais même après avoir témoigné son respect envers Namida, en lui offrant une seconde vie à travers sa propre chair, Etsuko n'arrivait pas à avoir la conscience tranquille; et fuyant cette torture morale, elle s'abandonna complètement à son instinct animal pour survivre. Rester aux aguets pour se prémunir contre la mort. C'était sa seule façon de s'en sortir vivante. Le carnage qui avait eu lieu attirait les curieux, et de plus en plus de gens se rendaient aux ruines du manoir pour voir ce qu'il s'était passé, et proposer de sordides hypothèses sur la nature des événements et sur l'étrange famille ayant vécu ici des années durant. Certaines existences n'ont pas le droit au bonheur pendant de longues années, et Etsuko, au fond d'elle-même, était persuadée qu'un jour, elle aurait également sa part de joies. Peu à peu, trop de gens venaient. Beaucoup de ninjas, doués, menaçaient chaque jour sa propre sécurité. La kunoichi n'eut d'autre choix que de quitter son territoire. Mais elle de rendue vite compte que son erreur avait de lourdes conséquences. Elle était perdue. Sans nulle part, ni rien. Le pays des Neiges ne lui évoquait que douleur, mélancolie, et elle souhaitait oublier cet abominable événement le plus rapidement possible. S'infiltrant dans un bateau de commerce qui partait vers le continent, elle dut s'enfuir loin de son crime. Loin de sa culpabilité. Le voyage fut difficile, car à chaque bruit, chaque remous, Etsuko craignait d'être découverte par les navigateurs, ce qui lui aurait assuré un aller-simple pour l'oubli éternel. Fort heureusement pour elle, le bateau arriva à bon port rapidement, et son équipage n'avait pas remarqué la présence de la clandestine, qui détala comme un lapin a peine furent-ils arrivés à quai.

    Pourtant, cette fois, la demoiselle ne reprit pas de navire pour se rendre au village caché des Nuages. Sous l'apparence d'un papillon, aux ailes à la texture organique répugnante, elle vola jusqu'aux côtes du Pays du feu. Nul ne sait trop ce qu'il s'est déroulé, a partir de ce jour, mais la Kunoichi avait beaucoup changé, et défendait avec une ardeur nouvelle, une ardeur dérangeante, son utopie. Celle de créer un monde meilleur, un monde où la colère et la haine ne seraient plus. Un monde sage et pur, un monde où chacun aurait sa propre place. Elle se servait toujours de son don Héréditaire, ayant la volonté de signer son chef-d'œuvre de leur nom; mais elle avait enfin, dans la mort de son frère, retrouvé sa propre existence. L'aveugle, bien décidée à rayer son passé de sa vie, avait décidé de se faire appeler d'un autre nom. Pandora. Pandora Ketsueki.

    Les années ont passé, les saisons se sont succédées, et le temps s'est écoulé, sans flancher face aux évènements qui se sont déroulés en son sein. Inépuisable. Inébranlable. Comme le fut Etsuko. La femme, qui avait vieilli depuis, avait servi durant plusieurs décennies divers Villages, ne se souciant que de leur réussite et de leur prospérité. Elle n'avait d'attache nul part, apparaissant un matin de printemps avant de disparaître pendant une longue nuit d'hiver à tout jamais. Imprévisible. Loin d'être une traîtresse, celle que l'on a longtemps surnommée Le Cauchemar n'agissait que pour servir sa propre utopie, celle d'une paix stable et éternelle. Idyllique. Ce n'était pourtant pas de cette manière qu'avaient étés perçus ses départs sans adieux au sein des grandes puissances de ce monde, mais Reine de la transformation, elle n'avait jamais craint pour son existence. Une tueuse, une bête sanguinaire; tels étaient les mots utilisés pour la décrire, elle qui n'était qu'émissaire de paix et d'un avenir hors de l'eau croupie dans laquelle se noyaient les habitants des puissances Shinobi. Ainsi, sa disparition de la surface de ce monde ne fut pas regrettée; son souvenir fut effacé, à travers les âges, et certains finirent même par se demander si au final, tout cela n'avait pas été une simple légende.

    Vingt-cinq-ans. Voilà la durée exacte de temps entre la disparition du Cauchemar, et la 1ère fois que quelqu'un aperçut Etsuko, cette femme apaisée, inspirant le respect, irradiant de sagesse. Cette femme aveugle. Peut-être certains firent le lien entre cette émissaire, marchant à travers le pays pour conter des histoires, bien souvent effrayantes de détails et de vérités, et ce monstre qui disparut sans laisser de trace après avoir subi l'incompréhension d'un monde qui reniait tous ses propres actes.



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    Pseudo/Prénom: Sundae, Mjk, Etsuko, Hime, Barbie, ect ect.
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    Comment avez-vous connu le forum ? Je suis une mamie ici !
    Depuis combien de temps faites vous du rp?: Bientot 7 ans, et plus d'un an avec ce personnage.
    Fréquence de connexion: 7/7 shootbox.

    Note: Oui, je reprend ma vieille présentation, je suis faible. Très faible.
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptyVen 25 Jan - 19:50
Un soucis dans ta présentation, quand tu dis que ton personnage avait servis plusieurs villages et ce pendant des décennies: les villages ne sont créés que depuis cinq ans^^

Mis à part ce détail que je ne vais pas te faire changer si tu prends un civil, quel rôle veux-tu donner à ton personnage, concrètement ? parce que je n'ai rien contre le faite que tu joues un civil, mais je ne voudrais pas que tu galère à rp XD
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptyVen 25 Jan - 22:07
Ohhh caca! Je vais modifier cela, ça n'aurait pas de logique sinon. Pour ma civile c'est comme une kunoichi, mais juste que je ne suis pas en mesure de combattre. Il n'y a pas que ça dans le RPG, et j'ai largement expérimenté le sujet Tout se passe comme
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptyVen 25 Jan - 23:27
Nan, mais je veux bien. Cependant, un ninja qui ne combat pas ne peut faire grand chose. De la diplomatie... On pourrait y penser, mais en cas d'embuscade ou autres conneries de ce genre il faut savoir se battre^^

Enfin, l'essentiel c'est que tu arrives à rp, alors pas de soucis. Je tenterai de lire ta prez demain dans la journée^^
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptySam 26 Jan - 0:49
9 senseurs sur 10 sont des dindes en combat et ont qu'une ou deux techniques à côté. Elle peut très bien jouer là dessus uniquement Wink
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptySam 26 Jan - 12:35
Elle demande un rang civil^^
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptySam 26 Jan - 12:38
Citation :
Nan, mais je veux bien. Cependant, un ninja qui ne combat pas ne peut faire grand chose. De la diplomatie... On pourrait y penser, mais en cas d'embuscade ou autres conneries de ce genre il faut savoir se battre^^

lui parle pas de fucking ninjas alors si tu sais qu'elle en veut pas. Stupido
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. EmptyMer 6 Fév - 22:38
UP avant archive^^
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MessageSujet: Re: Time is wasting; Etsuko.   Time is wasting; Etsuko. Empty
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