Une rencontre inévitable

Perdu dans l'obscurité d'une nuit sans étoile, elle m'apparaît. Fidèle à ses habitudes elle ne perd pas de sa beauté, ni de sa luminosité. Arrêtant ma marche un instant je la regarde. Ne faisant plus attention au temps qui passe je reste ainsi sans savoir combien de temps. Un nuage la cache alors, reprenant mes esprits, je repars.... J'avance sans savoir où me rendre, je dois juste accomplir une quête philosophique me poussant à la recherche d'un havre de paix pour accomplir correctement le fruit de ma rédemption. Ne trouvant pas le sens du chemin que j'emprunte, je continue afin de savoir. Au bout de ma route, des terres dangereuses, celle du Pays du Fer. Une petite nation polaire qui a fait le choix plutôt sage de ne pas prendre parti aux guerres shinobis. Cette décision m'ayant intrigué, j'ai entamé ce voyage afin d'en avoir le coeur net. Une utopie dans la tête, j'espère trouver ce que je veux dans cette terre dont j'admire l'état d'esprit.

- Bientôt... Dis-je d'un murmure discret.

Elle réapparaît l'espace d'un instant. Ses rayons me permettent d'entrevoir une majestueuse silhouette, celle d'une des montagnes du Pays du Fer. Un rempart naturel protégeant les habitants de cette contrée des lubies ninjas. Ne voulant pas ralentir mon voyage plus que ce n'est déjà le cas, je continue mon chemin sans faire attention aux nuages reprenant le dessus sur la lune. Une longue route m'attend encore et je suis déjà fatigué. Le poids de ma hallebarde sur l'épaule a créé une douleur, quant à la corde de mon arc serrant mon corps, elle bloque légèrement ma respiration. Mon équipement n'est pas fait pour les longs voyages. Je souffre dans un silence total. Mes pieds ne font pas craquer les branches présentent sur le sol et le souffle de ma respiration est totalement inaudible. Mais brusquement je stop ma marche. A seulement une dizaine de mètres de moi, j'entrevois une lumière bleuté. Ne connaissant pas la route je ne sais pas si c'est normal. Méfiant je m'approche prudemment. Mon arme bien serré dans mes mains, prêt à attaquer au moindre bruit.

* Plus que quelques mètres et je saurais ce qu'est cette lumière.*

En arrivant sur les lieux je me trouve stupide. Il ne s'agissait pas d'un campement ou autres, mais juste d'un pont. Mon attention penchant trop vers mes pensées depuis quelques heures, j'en avais oublié l'existence de ce pont. Une immense architecture de pierre bleue avec en guise de porte, des poteaux illustrés par des gravures de samouraïs.

- Derrière cette ligne, je serais au pays du Fer.

Hésitant à aller plus loin, je commence à réfléchir. Je me questionne dois-je aller plus loin ? La solution sera t-elle vraiment derrière ce pont. C'est alors qu'une silhouette s'approche de moi, je l'observe au loin en me demandant qui elle est vraiment....

Et sous la maudite lueur d'une lune parjure, le voyage reprend.

Conscience torturée te voilà libérée, de l'emprise du mal du joug de la folie, somptueuse essence de mon âme infâme, tu a erré en Enfer tel une ombre dans l'obscurité: tu n'étais rien de plus que le reflet de la démence, le reflet de mon passé. Mais aujourd'hui, la liberté s'est vue prise de force. J'avais erré dans des ténèbres abjectes en quête de vice et de débauche, afin de partager la souffrance de mon prince déchu. Puis, j'avais émergé de ces profondes abîmes, où j'eus failli m'égarer. Et alors que j'avais connu l'ombre et la lumière, se présentait sous mes yeux l'équilibre, toujours instable, de la conscience humaine. Un homme parfaitement équilibré est doté d'une part d'ombre ainsi que d'une part de lumière plus ou moins égales, qui peuvent prendre le contrôle l'une ou l'autre, de nos esprits où s'installent der manière si aisée le déséquilibre et l'instabilité. Mais à mes yeux, être humaine c'était ça: cette dualité, ce partage entre sublime et grotesque, entre obscurité et lueur. J'avais donc achevé une première quête de sagesse au sein de folies et de ténèbres occultées. Aujourd'hui, mon voyage initiatique dans l'ombre prenait fin, pour recommencer de plus belle lorsque mon esprit présentera quelques défaillance morales. Moi qui ne croyais ni au bien ni au mal, je ne croyais qu'en l'équilibre. Et pour être maintenu, celui-ci avait besoin de gardien. Les gardien de ce monde, l'espoir de ce monde, des médiateurs qui devaient être des hommes avant d'être des shinobi.

Encapuchonnée, vêtue de longs habits de voyage noire, ressemblant à une tenue de rôdeur, j'errais seule à la frontière du pays du Fer. J'appréciais énormément le voyage, et j'estimais que chaque rencontre était le fruit d'un hasard forcé: par cette expression, j'entendais simplement que le hasard est forcé par certains évènements: en attendant à cette frontière menant au pays du Fer, je savais que beaucoup de voyageurs passeraient, mais en aucun cas je ne savais ce qui m'attendrais et qui j'allais rencontrer. J'étais simplement une ombre en quête de vérité, une erreur du passé que le temps a oublié, l'écorchée-vive que nul ne connaît, la sacrifiée vouée à l'équilibre d'un monde que tous croyaient perdu. Nos majestueuses pensées sont devenues disgrâce, et aujourd'hui, cette vertu que représente l'espérance se perd, pour cause l'avènement de l'ombre, la décadence de notre société. J'avais vu passer les guerres, et j'avais vu les mentalité changer. Alors s'était assise sur un monde en ruine une génération bien plus instable que la précédente. Nos terres, encore gorgées du sang des innocents et de nos frères morts de l'injustice et de la main d'une impostrice faucheuse, matriarche de la débauche, fille de la haine et maîtresse du désespoir. J'avais alors fait une promesse à notre mère nature, celle de veiller sur elle et sur son équilibre. Pour ce faire, je recrutais des shinobis d'exception aux quatre coins du monde, voyageant ainsi

Alors que l'un des premiers hommes que j'avais vu passer en ce jour de misère pour le monde, en ce jour où celui-ci semblait magnifique mais où, intérieurement il pleurait, je m'approchais. J'appréciais énormément les discussions avec les personnes inconnus. Simplement pour découvrir. Je ne dis point mot, mais je su qu'il m'avait entendu;

Sans un mot, sans un geste nous avançons vers l'autre. Une méfiance mutuelle s'instaure, il est triste de constater que les histoires morbides nous on apprit à craindre autrui lorsqu'on le rencontre si tard. Seulement une trentaine de mètres nous séparent, je ne distingue quasiment rien, il fait trop sombre. Pour l'instant nous ne sommes que de simples voyageurs égarés dans les étoiles, juste des êtres humains s'apprêtant à jouer des frontières. Je ne sais rien, je ne connais pas cette silhouette, alors j'imagine. J'imagine ce qui se cache sous cette capuche. Une à une des suggestions s'emparent de mon intellectuel, un espion des villages cachées ? Une vagabonde quittant le pays du Fer pour une raison quelconque ? Ou juste un voyageur perdu dans le noir. Chacune de mes idées est plausible, je n'en rejette aucune. Non je préfère analyser ses mouvements, surveiller ses gestes afin de prévenir une agression.

Elle est de plus en plus proche de moi, juste une petite dizaine de mètres. Maintenant j'entends clairement le son de sa respiration, ainsi que le battement de son coeur. Je ne décèle rien d'anormal. Aucune inquiétude, aucune crainte ni peur, aucune violence, rien, juste une sérénité digne de .... de moi. Intrigué je relève la tête. J'aperçois alors une partie de son visage. Les traits qui me sont dévoilés me laissent penser qu'il s'agit d'une femme.

* Qui est-elle ? *

Cette question reste sans réponse. Donc une nouvelle fois j'imagine, mais de nouvelles idées apparaissent. Je fais la part des choses, je supprime les suggestions improbables, je ne garde que les bonnes. Mon imagination tourne à plein régime, plus que quelques mètres et nous allons nous croiser. Derrière regard vers elle, j'ai la confirmation que c'est une femme, et j'en déduis qu'elle tient à rester discrète sinon elle n'aurait pas de tels vêtements.

Sans un mot, sans un geste nous ne croisons. De simples voyageurs.

Maintenant elle est derrière moi, méfiant dans l'âme je continue de la surveiller. J'écoute le moindre son qui sort de son corps, ses pas qui gardent le même rythme, sa respiration répétitive, et le battement de son coeur. Ce dernier détail jusque là normal, me surprend brusquement. Curieux, et étonné, j'arrête ma marche. Entre nous il vient de se passer quelques choses que je ne comprends pas . Reposant ma hallebarde sur mon épaule de façon à ne pas paraître agressif. Juste une question d'image, car même dans cette position je suis capable d'attaquer rapidement. Je me retourne, imprègne un sourire sur mon visage. Elle sait que je la regarde, elle s'arrête à son tour.

* Que dois-je faire maintenant ? *

Un doute inhabituel s'agrandit en moi. J'en ignore la cause, mais je perçois cela comme une raison de garder une certaine prudence. Mon ignorance me fait actuellement défaut et je déteste se sentiment. Moi, Shin Noa l'homme qui prétend vouloir regrouper tous les savoir du monde, toutes les connaissances afin de trouver une solution à l’ignominie de l'humanité. Reprenant assez vite le dessus sur mes doutes, je prend mon courage à deux mains et j'engage la conversation.

- Une belle nuit pour voyager, n'est-ce pas ?

Prudent je préfère user d'une formule de politesse banale afin d'éviter le cœur de la question tant que je ne connais pas cette femme. Une précaution pouvant me sauver la vie, du moins je l'espère.

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J'aide les âmes égarées à retrouver le chemin de l'équilibre... Empruntant moi-même un chemin incertain, fuyant les tourments immémoriaux et les craintes ancestrales qui me pourchassent.

La méfiance qui s'était installée ne dura que très peu de temps: j'avais appris à ne pas craindre l'inconnu, à ne pas l'appréhender, à aller à sa rencontre et non à son encontre. Ces longues décennies d'errance, de débauche et de découverte m'avaient enseignés que la nuit n'était pas l'heure où les crimes s'accomplissaient, mais celle où les âmes s'égaraient. Je fixais un point haut dans le ciel. Ce n'était ni la lune, ni les cieux ni ces astres lumineux gouvernant nos terres hostiles. Mes yeux se portaient vers l'infinité obscure qui s'offraient aux hommes. Je me surprenais à m'y perdre, une fois de plus en cherchant l'équilibre. Et il était là, en notre mère la nature, entre l'ombre et la lumière. Les cieux étaient d'ailleurs le parfait exemple de l'harmonie: alors qu'ils étaient obscurs, une lueur y persistait toujours, que ce soit la lune ou les étoiles. Et si, par quelques ombres ces astres disparaissaient, il suffisait de quelques secondes pour les voir émerger. L'équilibre est nécessairement lié à l'instabilité, et n'existe sans le déséquilibre. C'était le fruit d'une méditation centenaire, mais aussi ce qui méritait d'être encore mûrement réfléchit. Appréhender et comprendre les vérités de ce monde, les dévoiler ou les garder secrètes... Tout ceci n'était qu'un chemin à suivre pour veiller à ce que la nature ne soit pas en colère. Quelques paroles se firent entendre, juste à côté de moi: elles me firent alors revenir à la réalité, cette réalité de rencontre nocturne, d'errance en des terres inconnues. L'emprunt d'une voie incertaine, peut-être sans issue était l'expérience de toute une vie. Et j'en avais besoin. Besoin de ce danger permanent, de ces voyages sans fins, de cette traversée du temps et de l'espace, sans même vieillir. Si le temps ne m'atteignait pas physiquement, il me faisait subir des tourments bien plus immenses que ce que le commun des mortels pouvait vivre: je voyais la vie s'éteindre, petit à petit, je voyais la nature gronder et entrer dans une colère apocalyptique. Je voyais les mentalités devenir impures, je voyais le vice s'installer et la nature être détruite. Mes proches, uns à uns étaient partis, et je n'avais plus que des souvenirs, qui me permettaient de les faire exister présentement. J'avais alors désiré que le temps ne soit pas, je me croyais immunisé, je croyais ne jamais le subir, et pourtant il m'infligea les maux les plus violents qui soient. L'errance fut incroyablement longue, l'égarement sembla sans fin.

Revenant à la réalité, après quelques secondes sans dire mot, je ne pus prononcer que quelques paroles pour répondre à cette formule de politesse plus que classique. "Pour voyager, pour errer... Pour s'égarer... Toutes les nuits sont belles. Vous devez vous demander qui je suis, tout comme je me le demande. Nos noms n'ont aucune importance, car ils ne nous apprendront pas qui nous sommes. J'erre en ces lieux en quête de réponse. Par la méditation et l'osmose avec le nature." dis-je, sur un ton léger et serein, tendant la main pour recevoir une goutte de pluie venue des cieux. "Le ciel commence à pleurer... Il n'est pas rare de rencontrer ainsi des voyageurs. En ce qui me concerne, je voyage depuis des temps immémoriaux. J'aide les âmes égarées à retrouver la voie qui est la leur. Je le guide vers le chemin de l'équilibre et de la vérité, pour peu qu'ils en aient besoin." ajoutai-je, sur un ton cette fois-ci mystérieux, avant de reprendre: "Tout ceci n'a aucune importance en vérité. Dire qui l'on est quand on ne le sait pas soi-même... Et vous, que faites-vous ici ? peu de voyageurs marchent de nuit. Vous devez apprécier la sérénité qu'offre la nuit et en profiter pour mener à bien une quête spirituelle ou une méditation quelconque... Si tel est le cas, alors nous sommes semblables."

Mon interlocuteur trouverait sûrement mes propos quelques peu étranges. Mais aucun de nous deux ne s'interroger sur le nom de l'autre. Simplement sur sa présence en ces lieux placés sous la bienveillante lumière de cet astre céleste, bien au dessus de nous. Nous devions tous deux être de mystérieux individu en quête de vérité, de méditation. Je ne pressentais aucun danger émanent de cet homme, mais je savais qu'il n'était pas comme les autres. Je savais qu'il n'était pas un ennemi de notre sainte nature.

Une précaution presque maladive ressortait de ses paroles. Elle n'osait évoquer la vérité, et cela pour une raison que je ne pouvais qu'imaginer. Comment savoir le déroulement de sa vie, et les actions passées la poussant aujourd'hui à se méfier d'un vieil homme comme moi aux allures de vagabond mal habillé. Je sentais dans ses paroles qu'elle ne faisait que masquer la vérité pour donner juste un aperçu et se baser sur ma réaction afin de me jauger. Déjà dans le passé j'avais pû me retrouve dans ce genre de situation, une sorte d'entretien pour définir la confiance qu'elle peut me donner. Dans ses phrases j'essayais de reconstruire la réalité, elle était dans une quête philosophique, sans doute dans le même genre que moi. Si elle voyageait la nuit c'était pour garder un certain anonymat, tout comme moi. Que cherchait-elle réellement pour répondre à une simple banalité avec autant de complexité. Curieux de savoir pourquoi elle avait un tel comportement, je décidais de me lancer dans la partie, et moi aussi de ne parler qu'à travers des mots travestis.

- Je ne suis qu'un humble vagabond préférant la compagnie des étoiles à celle des gens. Non pas que je suis hostile à ces derniers, juste que la tranquillité de la lune n'est-elle par parfaite pour réfléchir correctement ? Faire le point sur le monde qui nous entours et l'espace de quelques heures rêver d'une utopie ? Finalement la nuit a été crée pour le rêve et l'imagination des hommes, je ne vois pas pourquoi nous devrions dormir alors que notre esprit se réveil enfin. C'est peut-être cela le problème de l'humanité...

Ignorant si elle arrivait à suivre le propos de mes paroles, je marquais une pause. Levant la tête vers les étoiles, mes yeux se perdaient dans l'infini et c'est alors que sans la regarder je relançais mon monologue.

- Vous avez peut-être raison, fondamentalement nous sommes semblables, c'est peut-être pour cela que nous nous croisons à une heure aussi inappropriée. Deux loups solitaires à la recherche d'une solution, mais d'après les chemins que nous prenons, la solution n'était pas présente là où nous étions.

Une nouvelle pause pour finalement la regarder droit dans les yeux, comme si j'essayais de la percer à jour, sans pour autant donner l'impression d'être un pervers à la recherche d'une proie. Juste un regard persistant.

- Je ne sais pas ce que vous allez chercher dans le royaume des shinobis. Mais j'en viens, et mis-à-part la violence, la guerre, le sang et l'inhumanité vous ne trouveriez rien par delà ce pont. J'aurais aimé vous guider vers un monde sans mal, mais je ne l'ai pas trouvé, je partais justement découvrir le pays du fer en espérant que leur légendaire neutralité puisse m'apporter un certain repos.

M'approchant lentement d'elle tout le long de cette précédente prise de parole, je lui tendis ma main en guise de politesse, même si la méfiance est de mise, je me dois de garder un comportement correct. Après tout, chaque personne que je ne connais pas à le pouvoir de me faire revoir en l'humanité sa beauté.

- Je suis Noa, Shin Noa, et comme dit précédemment, juste un vagabond oublié par le monde, mais qui lui, ne l’oubli pas.

Cet homme pour le moins intriguant me donnais l'impression d'être en compagnie d'une présence familière. Peut-être me ressemblait-il. Il me parlais, et je l'écoutais, sereinement, sans chercher à l'interrompre. je voulais qu'il poursuive. Car il était humain. Je remarquais par certains de ces propos qu'il ne partageait pas encore la même vision que Shuei et moi à propos de l'équilibre, mais c'était peut-être parce que, comme nombre d'individus, il n'en avait pas fait l'objet d'une méditation. Si l'on ne me l'avait pas enseigné par le passé, si je n'avais pas percé à jour cette multitude de secrets, dont beaucoup demeurent encore sans réponse au sujet de l'équilibre naturel, humain et psychique, je n'aurais pas aujourd'hui pour ambition de le préserver. Son dernier propos fut comme un choc. Tel une décharge, il me fit frémir, me troubla. Un vagabond oublié par le monde, mais qui lui, ne l'oublis pas. Délaissée par le temps, oubliée du monde et de l'homme, inexistante et à la recherche d'une identité, d'un avenir meilleur. Une vision du monde idéaliste quelques fois, pour nous permettre de nous évader, et pessimiste lorsque l'on se remémorait les méfaits des hommes sur nos coeurs suppliciés, le chaos en nos terres tant aimées. Mais ce que je ne parvenais pas à comprendre, c'était le simple fait qu'il parle de l'oubli. Il paraissait si jeune, mais sembler pourtant porter sur la conscience un lourd passé. Il n'existait pas, à ma connaissance d'autres centenaires à l'apparence si jeune dans notre monde. Il n'y avait que trop d'immortels qui luttaient les uns contre les autres mettant ainsi en péril l'équilibre naturel. Mais cette immortalité pouvait leur être retirée. Et ce, par l'une des quelques reliques du Rikudou-Sennin.

Peut-être la violence fait-elle partie intégrante de ce monde. Notre histoire a débuté dans le sang. Et elle se poursuis ainsi. Mais ce que peu d'individus savent aujourd'hui, c'est que notre ère s'achèvera bientôt... Personne ne s'attends aujourd'hui à rencontrer d'aussi sombres jours que ceux-là mêmes qui arrivent. Oui, cette inhumanité et ce chaos régnant sur nos terres hostiles nous débectent, et pourtant, vous comme moi nous en allons. Cela n'est pas une fuite, sinon l'espoir de trouver ailleurs ce que nous pourrions trouver ici. Mais rien ne s'obtient sans effort." dis-je lentement, toujours sur ce même ton serein et mystérieux. "Mais si une inconnue vous disait que le moyen de changer nos tristes jours de misère était à porter de main ? Si cette inconnue, qui vous est semblable vous disait que cette nouvelle ère qui approche serait l'occasion de trouver la clef même de l'équilibre... Car le monde est déséquilibre, et le chaos n'est jamais loin de ce dernier. Je pense que vous pouvez en effet me guider vers un monde meilleur, Shinobi..." ajoutai-je, après avoir utilisé mes capacités de senseur pour savoir s'il s'agissait d'un ninja ou non.

Je m'arrêtais quelques secondes, sous une pluie naissante, afin d'observer ce ciel ténébreux. Les troupes s'activaient dans l'ombre... Les villages se construisaient à peine, et je savais qu'il me faudrait agir. Car la mission des membres de Shuei no commencerait qu'après un long entrainement physique et psychologique. De longues méditations, pour trouver sa voie et son nindo. Mais cet homme était bel et bien l'un des plus intriguant que j'avais pu rencontrer.

"Comme vous l'avez dit, vous et moi sommes semblables. Nous sommes tous deux des êtres oubliés par le monde, si bien qu'ils se demandent si leur place y est encore. Deux êtres en quête de sérénité, écoeurés par la violence et le sang qui coule sur un monde lui même gorgé de sang, où reposent nos ancêtres, portant encore sur leurs épaules le poids des guerres passé. Oui, nous sommes similaires, à ceci près que j'ai une solution aux maux que les hommes causent à la nature. Ceux-ci prennent le dessus sur les terres qui les ont vus naître, causant souffrance et désespoir. Or, si l'équilibre véritable est constitué d'ombre et de lumière, l'ombre s'étend et s'agrandit. Si bien que notre monde s'en trouve corrompu.Il faut rétablir et préserver cet équilibre avant qu'il ne soit brisé. Dans le cas contraire, une puissance démoniaque et ancestrale prendrait le dessus, et ..." je m'arrêtais, avant d'en dire trop. Je ne devais pas parler autant sans avoir son avis. "vous devriez oublier ces quelques derniers mots, je ne voudrais pas passer pour une folle-furieuse annonçant l'apocalypse à des inconnus. Je veux juste que vous compreniez une chose: l'équilibre est menacé, et il s'agit là du pire des maux pour la nature. Ce n'est pas anodin, si ce monde est entouré de mystères, si la création des village ne laisse filtrer aucune informations... Ce monde est tissé par le fil du mensonge, si bien que notre histoire, que notre génération ne connaît pas la vérité. Mais j'ai la sensation que vous, comme moi, nous la connaissons..."

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